lundi 29 avril 2019

PREAMBULE

Ce Blog est la forme qu’a prise la restitution du voyage d’étude en Pologne effectué par 16 élèves (issus de différentes classes de 1ère) du Lycée François Ier / Le Havre, les mercredi 16 et jeudi 17 janvier 2019, durant lequel le groupe et leurs professeurs accompagnateurs se sont rendus sur des lieux essentiels d’histoire et de mémoire de la Shoah.

Le mercredi 16 janvier, les élèves ont accompli un parcours guidé sur les traces de la vie juive et de la Shoah à Cracovie :
* dans le quartier de Kazimierz, ancien quartier autour de la synagogue Remuh et du cimetière juif attenant à la synagogue
* dans le quartier de Podgorze, site de l’ancien ghetto, autour de la Place des Héros du Ghetto et du musée historique de la ville de Cracovie pendant l’Occupation, installé dans l’ancienne usine d’Oskar Schindler

Le jeudi 17 janvier, les élèves se sont rendus à Auschwitz-Birkenau, en commençant par le site de Birkenau (ou Auschwitz II), et en terminant par le celui d’Auschwitz (ou Auschwitz I).

Le groupe qui a fait ce voyage d’étude avait participé l’an dernier au Concours National de la Résistance et de la Déportation, pour lequel il avait reçu une distinction (document remis à chaque élève à la rentrée de cette année scolaire 2018-2019).

Le projet de participer à ce voyage d’étude en Pologne, ainsi qu’à tout ce qui l’a accompagné (conférences, spectacle, restitution), s’est inscrit dans le prolongement direct de l’investissement dans le travail de mémoire et d’histoire commencé l’an dernier par ces 16 élèves. Cet investissement s’est également traduit par des séances de travail hebdomadaire tout au long de l’année, pour acquérir des connaissances historiques et littéraires précises sur la Shoah, en amont du voyage, puis pour mener à bien la restitution que constitue ce blog, en aval.

Nous avons choisi d’intituler notre projet et sa restitution « Auschwitz de l’intérieur ».
Les travaux proposés et publiés dans ce blog sont axés sur ce thème, avec l’exigence de placer le complexe de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau au coeur de la réflexion et de l’acquisition de connaissances des élèves sur l’univers concentrationnaire, et plus spécifiquement sur le processus d’extermination et de déshumanisation des déportés juifs dans ce complexe (qui réunit camps de concentration, de travail forcé, et centres de mise à mort, aussi bien sur le site d'Auschwitz que sur celui de Birkenau). 
Chacun de ces travaux est arc-bouté à trois approches, trois versants clés du sujet, à la fois essentiels et complémentaires :
* la réalité historique et géographique du complexe d’Auschwitz-Birkenau, qu’il s’agissait d’exposer avec le plus de précision et d’exactitude possible, en faisant référence à des lieux et des faits concrets se trouvant et s’étant produits à Auschwitz I et II.
le rôle de la mémoire sensorielle (ce qui a été vu, entendu, perçu, senti et ressenti par les détenus juifsdans la transmission de la mémoire de la Shoah, expérience formulée dans de nombreux témoignages écrits ou oraux de survivants (ou dans des documents trouvés sur le site des camps, quelques rares textes et photographies réalisés au péril de leur vie par des détenus qui ne sont pas revenus, tels les sonderkommandos qui ont pris, dans une situation de risque maximal, quelques photographies de l’incinération de cadavres de détenus juifs tués, où l’on aperçoit aussi des détenus encore vivants et dénudés qui vont à la mort. Ce sont les seules photos, exceptionnelles par essence, sidérantes, de ce qui s’est passé à l’intérieur du camp durant la solution finale, et plus précisément du processus de mise à mort des détenus juifs, en somme, du génocide à l’oeuvre)
* l’expérience personnelle des élèvesqu’ils se sont forgée par les connaissances qu’ils ont acquises mais aussi et surtout au cours de ce voyage d’étude mémoriel, qui fut également une expérience humaine, physique, même, pourrait-on dire. Ce Blog est donc aussi, en un sens, avec humilité (une « humilité questionneuse »1, pour citer le poète René Char à propos de la Seconde Guerre mondiale), l’humilité de qui n’a pas vécu l’inconcevable horreur de la Shoah, et qui en est pleinement conscient, mais aussi avec humanité, leur Auschwitz de l’intérieur.


Nous tenons à remercier Le Mémorial de la ShoahLa Fondation pour la Mémoire de la ShoahLRégion NormandieL’Académie de Caen-Rouen, ainsi que Le Ministère de l’Agriculture, qui ont retenu notre projet et ont ainsi rendu ce voyage d’étude en Pologne possible pour nos élèves.

Nous tenons également à saluer l’investissement remarquable des élèves dans ce projet, à toutes ses étapes, et l’intérêt qu’ils lui ont porté.

 Nous remercions également vivement l'engagement et l'aide précieuse de Marine Eggiman, artiste en résidence au Lycée François Ier, dans toute la phase de réflexion et d'élaboration autour de cette restitution.

Merci, enfin, à notre proviseur, madame Pillet, pour sa confiance et son soutien.


Madame Corinne SAUNIER, professeur de Lettres,
Monsieur Ludovic KUBEZYK, professeur d’Histoire-géographie,
organisateurs et encadrants du projet.


1« Si j’en réchappe, je sais que je devrai rompre avec l’arôme de ces années essentielles, rejeter (non refouler) silencieusement loin de moi mon trésor, me reconduire jusqu’au principe du comportement le plus indigent comme au temps où je me cherchais sans jamais accéder à la prouesse, dans une insatisfaction nue, une connaissance à peine entrevue et une humilité questionneuse. » René CHAR, Feuillets d’Hypnos, 1945, fragment n°195.

dimanche 28 avril 2019

L'APPEL : Madison BLONDEL(1ère ES3), Alice MARTRET (1S5), Elias MARTIN (1ère L2)

L'APPEL

Ci-dessous,


Un article d'Alice MARTRET (1S5) expliquant la façon dont se déroulait l'appel au complexe d'Auschwitz-Birkenau.

➽ L'enregistrement d'une déclinaison de matricules de déportés, en référence aux longues séances d'Appel qui avaient lieu dans les camps.
Titre de l'enregistrement : "vent et voix"
Voix masculine : Gabin DUC (2nde3), classe euro-allemand au Lycée François Ier.
Voix féminine : Amandine JEARRAM (2nde3), classe euro-allemand au Lycée François Ier.

➽ Un tableau qui réunit les noms et matricules de  prisonniers de toutes les personnes citées dans "vent et voix", ainsi que des éléments biographiques à leur sujet.


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L'APPEL A AUSCHWITZ-BIRKENAU


Dans le complexe d’Auschwitz-Birkenau, l’appel était organisé de manière très stricte. Il avait lieu le matin et le soir, avant et après le travail. Les prisonniers devaient se se placer par rangées debout face aux SS et les gardes qui effectuaient l’appel. A Auschwitz I et Auschwitz III (Monowitz), l’appel étaient effectué sur la place d’Appel (Appelplatz ; l’expression « place de l’Appel » est employée par Primo LEVI dans Si c’est un homme, page 98 de l’édition POCKET, premier paragraphe). A Auschwitz II (Birkenau), les prisonniers étaient réunis sur la rue principale du camp de concentration (Lagerstrasse).

Les appels pouvaient durer très longtemps. S’il venait à manquer un seul déporté, ces appels étaient recommencés depuis le début. Les prisonniers devaient également amener les cadavres de leurs camarades morts durant la nuit, pour que ces derniers soient eux aussi comptés pendant l’appel. Seulement, un déporté absent à l’appel pouvait tout simplement être mort dans le camp sans que personne ne l’ait vu. Dans ce cas, l’appel recommençait tout de même au début, jusqu’à ce que les manquants soient retrouvés. Parfois, les détenus restaient là, pendant plusieurs heures, une demi-journée, ou même une journée entière en cas d’évasion de l’un d’entre eux.

Pendant les appels, les prisonniers restaient immobiles sous le climat rigoureux de la Pologne marqués par des hivers glaciaux et des étés très chauds. Ils souffraient donc du froid dans leur tenue rayée bien trop légère, mais également de la soif, de la fatigue du travail ainsi que des maladies liées à la malnutrition et aux conditions d’hygiène.

Ainsi, l’appel n’avait pas seulement pour objectif de compter les déportés : il était dans le même temps un moyen de « sélection ». Les détenus les plus faibles, qui ne réussissaient pas à tenir debout durant l’interminable appel étaient considérés comme « non aptes » au travail. Ils étaient donc « sélectionnés » c’est à dire envoyés à la chambre à gaz. C’est pour cette raison que les prisonniers les plus résistants essayaient de maintenir leurs camarades les plus faibles debout.

Lors des appels par grand froid, les femmes tentaient de se réchauffer en glissant leurs mains nues gelées sous les aisselles de celles qui se trouvait devant elles. Celles du tout premier rang, qui ne pouvaient pas se réchauffer les mains, étaient relayées à ce poste par roulement (source : témoignage oral de Ginette Kolinka lors du voyage d’étude), dans un mouvement de solidarité.


                                                                                            Alice MARTRET (1ère S5)



Sources :
http://cndp.fr/crdp-creteil/resistance/596:cnrd-2012-rencontre-5


http://www.sonderkommando.info/index.php/ressources/glossaire



http://www.encyclopedie.bseditions.fr/article.php?pArticleId=23&pChapitreId=37309&pArticleLib=T%E9moignages+%5BAuschwitz%2C+camp+de+concentration+nazi%5D




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"vent et voix" / tableau descriptif et explicatif


samedi 27 avril 2019

L'APPEL : QUESTIONNAIRE CONCLUSIF.



1) Pourquoi avez-vous choisi cette restitution de votre voyage d'étude à Auschwitz-Birkenau ?

J'ai choisi cette restitution du voyage d'étude à Auschwitz-Birkenau car je me pose beaucoup de questions sur l'histoire des déportés. Cette histoire remue beaucoup d’émotions. Lorsque nous avons visité Auschwitz-Birkenau, nous avons essayé de percevoir et de nous représenter au maximum ce qu'ont senti et vécu les déportés, bien que cela soit impossible : ce que nous pouvons nous imaginer est infime par rapport à la réalité de ce qui s’est passé là-bas. De ce fait, travailler autour de la notion de mémoire sensorielle, qui est un des axes du projet du projet, nous a semblé, avec Madison et Elias, important.


2) Comment avez-vous procédé pour mener à bien ce travail ?

Afin de mener à bien ce travail, nous nous sommes posé beaucoup de questions, notamment à propos de ce qui nous a le plus marqué, que ce soit le bruit de la nature ou le silence, la localisation du site d'Auschwitz, ou encore les restes des blocs ou baraquements.

Puis, nous avons réfléchi à plusieurs possibilités pour pour mettre en relation nos différentes idées et ce que nous avions ressenti : tout d'abord le dessin (représenter un cauchemar à ce sujet), la musique ; puis est venue l'idée d'une bande son de nature, sur laquelle on entendrait des noms de déportés récités, comme lors d’un appel.

Cet appel fait référence aux longues séances d’appel qui avaient lieu en début et en fin de journée dans les camps.

Ce n’est pas une reproduction à l’identique de cet appel, ce serait impossible, parce qu’il y aurait trop de numéros (les noms des détenus n’étaient jamais dits, pour les déshumaniser), et que nous n’y étions pas, si on peut dire… C’est davantage une sorte d’appel-hommage, avec 14 noms qui réunissent des anciens détenus d’origine juive très célèbres, qui ont joué un grand rôle dans la mémoire de la Shoah, comme Simone VEIL ou Primo LEVI, mais aussi des personnes moins connues, car les déportés étaient originaires non seulement de toute l’Europe (S. VEIL était française, P. LEVI italien), mais aussi de toutes classes sociales (intellectuels, scientifiques, ouvriers, écrivain, petits employés). Parmi les noms que nous avons retenu dans notre liste, Mala ZIMETBAUM était couturière. Imre Kertesz était encore lycéen, Victor PEREZ était boxeur… Nous avons voulu une liste qui reflète la diversité des destins, des parcours, des origines, des âges des déportés.

Dans cette liste, il y a une femme qui n’est pas déportée raciale, mais déportée politique : Charlotte DELBO. Le choix de l’ajouter à cette liste n’était en aucun cas une façon de dire que tous les déportés avaient le même statut et le même sort, bien au contraire. Être déporté juif signifiait subir les sélections et être exposé en permanence au péril de mourir dans les chambres à gaz, et connaître le traitement le plus dur et le plus inhumain du camp. Charlotte DELBO n’étant pas juive, n’a pas subi de sélection. Mais elle a été tatouée. Le Camp a été, pour elle aussi, marqué dans sa chair. Elle aussi a subi l’expérience de déshumanisation de l’univers concentrationnaire. Son œuvre littéraire et poétique est un témoignage exceptionnel de l’Enfer des camps.

Sa présence dans la liste rappelle qu’Auschwitz-Birkenau était un complexe, réunissant camps de travail, centres de mise à mort, et diverses catégories de détenus classifiés selon un statut (racial, politique, droit commun…), ce qui instaurait une hiérarchie au sein du camp (dont les détenus étaient aussi conscients que les SS), les détenus raciaux étant, bien sûr, tout au bas de l’échelle, intégralement radiés de l’humanité, totalement niés en tant qu’êtres humains.

Pour ce qui est de la réalisation du document sonore, intitulé « vent et voix », tout d’abord, Elias MARTIN est allé en forêt enregistrer des bruits (vent dans les arbres, oiseaux…). Puis il nous fallait enregistrer une récitation des noms de déportés retenus. Aucun des 3 membres du groupe n’était germaniste. Ce sont donc des camarades de la section euro allemand, que nous tenons à remercier, qui a dit les numéros en allemands, puis en français (car il fallait comprendre l’allemand pour traduire. Pour marquer le passage du numéro en allemand au numéro en français, un camarade a dit les numéros en allemand (Gabin DUC, 2nde 3) et une camarade (Amandine JERRAM) les a dit en français. La camarade a été très touchée et contente de participer au projet (tout comme son camarade, d’ailleurs) , car elle était déjà allée à Auschwitz avec son père.

Puis son et voix ont été mixés par Sylvain Diamand.

Madison BLONDEL et Elais MARTIN ont fait les recherches documentaires pour le tableau explicatif et l’ont rempli.

J’ai fait les recherches documentaires sur la façon dont les appels se déroulaient au camp, et j’en ai fait un texte explicatif.


3) Quel est votre /vos moment/s le/s plus marquant/s de ce voyage (pas plus de 3) ?

Mes moments les plus marquants dans ce voyage ont été dans l'ordre la visite du four crématoire reconstitué à Auschwitz I, de nuit, la visite du musée dans lequel il y avait exposés les chaussures, les cheveux, les objets du quotidien ayant appartenu aux déportés, et les boîtes de zyklon B, le gaz qui a servi à assassiner ces déportés par asphyxie. Enfin, la visite d'Auschwitz-Birkenau avec le baraquement des femmes.


4) A qui avez-vous parlé en premier de ce que vous avez vécu? Que pouvez-vous dire de cet échange ?

La première personne à qui j'ai parlé de ce que j'avais vécu était ma mère. C'était un échange intense en émotions car, ma mère étant sensible à ce sujet, était émue. De mon côté, j'ai essayé de représenter au mieux ma pensée. J'ai aussi utilisé un livre avec des images que j'ai acheté sur le site pour m’aider à expliquer et décrire ce que je venais de vivre et de voir.



5) Vous attendiez-vous à ce que vous avez vu et perçu,vécu ? Quelles ont été vos impressions, sensations ?

Je m'étais mentalement préparée à ce que j'allais voir en lisant des livres sur le sujet. Mais, bien évidemment, même en étant préparée, on ne peut réellement pas s'attendre à ce que l'on a vu, tout simplement car c'est presque inimaginable humainement parlant.

J'ai tout d'abord été choquée en voyant tous ces (restes) de baraquements alignés, les chambres à gaz détruites...

Mais j'ai rapidement eu envie d'en apprendre plus encore sur le sujet, chercher le pourquoi et essayer de comprendre. J'en ai parlé avec Lilou MENNERAY et Madison BLONDEL, qui sont mes amies, puis nous avons discuté chacune sur notre point de vue.

Ce n'est pas le jour même que j'ai senti le plus de choses. C'est surtout en feuilletant, plusieurs jours après, le livre que j’avais acheté à la librairie d’Auschwitz I. Quand j'ai eu le temps d'analyser ce que j'avais vu, j'ai compris pleinement conscience que c'était une réalité, dans toute son horreur, qu’on n’arrive pas à dire, même si je n’en avais jamais douté. A ce moment là, j'étais triste et j'avais vraiment envie de comprendre comment des êtres humains ont pu commettre un tel crime.


6) Comment concevez-vous votre rôle de « passeur de mémoire » auprès de votre famille, de vos amis, de vos camarades au sein de l’établissement ou en dehors ?

Je suis heureuse d'être « passeuse de mémoire » auprès de ma famille, mes amis... Mais c'est aussi très important moralement car j'ai vu quelque chose que mes parents peut-être ne verront jamais et je sens aussi le besoin d'en parler, d'expliquer ce que j'ai vu, avec mon ressenti sur le sujet, et un maximum de précision.


7) Comment comprenez-vous l'intitulé du projet : "Auschwitz de l'intérieur " ?


« Auschwitz de l'intérieur » a plusieurs sens : tout d'abord, nous avons étudié ce projet en profondeur, en prenant chaque partie, comme la vie dans le camp, la structure du camp... ce qui est réellement à l'intérieur même d'Auschwitz.

Mais aussi, c'est à l'intérieur de nous, car nos sentiments, émotions jouent beaucoup dans le projet. Nous sommes allés dans le camp, nous avons vu ce qu'il en était, nous avons senti des choses, qui nous ont ensuite permis de réaliser concrètement notre projet, qui aurait été complètement différent si nous n'avions pas été à Auschwitz.

De ce fait, c'est l'intérieur de nos émotions ainsi que l'intérieur même du camp que nous avons étudié.



Alice MARTRET (1S5)

jeudi 25 avril 2019

QUESTIONNAIRE CONCLUSIF / BIRKENAU DE L'INTERIEUR


1) Pourquoi avez-vous choisi cette restitution de votre voyage d'étude à Auschwitz-Birkenau ?

Pour restituer le voyage d'étude à Auschwitz, mon groupe et moi avions tout d'abord envisagé de mettre cela sous la forme d'un carnet imaginaire que l'on aurait retrouvé au camp. Cependant, par manque de réalisme nous avons réfléchi à une restitution plus réaliste et nous en sommes arrivées au projet final : citer des extraits de témoignages de Simone VEIL ainsi que de Marceline LORIDAN tout les illustrant de photos que nous avons prises lors du voyage qui correspondent aux extraits.


2) Comment avez-vous procédé pour mener à bien ce travail ?


Afin de faire ce travail, nous avons travaillé avec les professeurs qui encadrent le groupe, Mme. SAUNIER et M.KUBEZYK. Nous avons cherché quelles citations pouvaient être utilisées et par la suite quelles photos correspondaient à ces citations.

Nous avons tapé les extraits de témoignages retenus dans un fichier aux pages noires, avec une écriture blanche (pour souligner la gravité du sujet, et marquer comme une forme de deuil). Chaque page est divisée en deux : une partie texte, une partie photos, les photos illustrant le texte à coté.

Après avoir tapé le texte, nous avons inséré les photos.


3) Quel est votre /vos moment/s le/s plus marquant/s de ce voyage (pas plus de 3) ?

Pour moi, tout le voyage a été marquant. En effet, un lieu comme celui-ci ne se visite pas tous les jours, cela n’arrive qu’une seule fois dans une vie, même, généralement (tout le monde n’y va pas) et cela rend donc la visite plus marquante. Cependant, il y a un moment qui m'a énormément marqué : lorsque nous avons vu le tas de cheveux humains situé dans Auschwitz I. Lorsque j'étais dans cette pièce j'étais extrêmement mal à l'aise et je voulais sortir de la salle au plus vite. Je pense que cela m'a bouleversée car les cheveux sont des caractéristiques propres à l'humain, cela fait parti des critères qui permettent de reconnaître une personne, alors qu'un objet reste pour moi matériel, même si toutes les valises ou encore les chaussures entassées m'ont marquée aussi.


4) A qui avez-vous parlé en premier de ce que vous avez vécu ? Que pouvez-vous dire de cet échange ?

Le soir où je suis rentrée de Pologne, malgré le fait qu'il était tard, je me sentais "obligée" de raconter à mes parents ce que j'avais pu voir et ressentir. J’en avais besoin. Tout en leur racontant, je leur montrais les photos que j'avais prises sur les lieux pour exposer ce que j'expliquais. Je voyais dans leur réaction qu'ils étaient surpris et surtout choqués de ce que je pouvais montrer et expliquer. De plus, je voulais en parler avant de me coucher car j'avais peur ce soir-là de faire des cauchemars sur ce que j'avais pu voir le jour même.


5) Vous attendiez-vous à ce que vous avez vu et perçu,vécu ? Quelles ont été vos impressions, sensations ?

Je m'attendais un petit peu à voir ce que nous avons vu puisque j'avais déjà regardé des reportages au sujet d'Auschwitz et j'en avais déjà parlé avec des gens. Cependant, je ne m'attendais pas à voir l'immensité des camps et cela m'a énormément surprise. De plus, s'imaginer Auschwitz et le voir en vrai sont deux choses bien différentes et je pense que c'est à faire au moins une fois dans sa vie.


6) Comment concevez-vous votre rôle de « passeur de mémoire » auprès de votre famille, de vos amis, de vos camarades au sein de l’établissement ou en dehors ?


Après ce voyage, je pense que mon rôle est de raconter ce que j'ai pu entendre, voir et apprendre tout au long de ce voyage afin que chaque personne puisse être au courant de l'atrocité qu'ont pu vivre certaines personnes, afin que cela ne s'oublie jamais et que cela ne se reproduise pas. Pour cela, j'en ai parlé à ma famille mais j'ai aussi fait une sorte "d'exposé" à ma classe avec les photos que j'ai prises tout en leur racontant ce que j'ai pu apprendre sur cette période.


7) Comment comprenez-vous l'intitulé du projet : "Auschwitz de l'intérieur " ?

Pour moi l’intitulé du projet signifie de comprendre ce qu'ont pu vivre les personnes qui ont vécu à l'intérieur d'Auschwitz. En effet, beaucoup de gens dans le monde sont au courant de l'existence de ces camps (même si, malheureusement, beaucoup de gens, aussi , ne savent pas que les camps existent et que la Shoah a existé…), mais ne font qu'imaginer à travers leurs propres idées ce qu'était le complexe d'Auschwitz. Pour moi le fait d'être allée à Auschwitz m'a fait me rendre compte de certaines choses que je ne pouvais imaginer avant d'y être allée : par exemple, le fait d'avoir vu réellement un four crématoire et l'objet avec lequel on y introduisait les corps m'a fait encore plus prendre conscience de l'atrocité de cette période et de ce qui s’est passé là-bas. Pour moi, le titre "Auschwitz de l'intérieur" à pour but de faire voir aux personnes qui ne sont pas allées en Pologne la vie à l'intérieur des camps.

    Charline BOURLE (1S2)

















mardi 23 avril 2019

QUESTIONNAIRE CONCLUSIF : UN ARBRE DANS LE COMPEXE D'AUSCHWITZ-BIRKENAU

UN ARBRE DANS LE COMPLEXE D'AUSCHWITZ
QUESTIONNAIRE CONCLUSIF


1) Pourquoi avez-vous choisi cette restitution de votre voyage d’étude à Auschwitz-Birkenau ?

J’ai choisi cette restitution de mon voyage à Auschwitz-Birkenau car je ne pouvais pas expliquer directement ce que j’avais vu. Les photos montrent ce lieu comme il est dans la réalité, mais le fait de faire soi-même le dessin d’une photo explique bien mieux, selon moi, que de simples mots. Et, évidement, ce n’est pas exactement comme dans la réalité, mais il y a mes sentiments et mon imagination qui ressortent à travers ce dessin. Et c’est bien plus puissant qu’une simple photo. En tout cas, c’est ce que je pense.

2) Comment avez-vous procédé pour mener à bien ce travail ?

J’ai mis beaucoup de temps à préparer ce travail mais je m’attendais pas du tout à un tel résultat. En plus des devoirs habituels, avec mon groupe et celui de Madison Blondel, on a passé beaucoup de temps en dehors des cours à se parler pour ce projet. Ce travail, on l’a mené à bien en groupe. Pour mon groupe, chacun avait choisi sa partie à traiter en fonction de ce qu’il aimait, et c’est comme ça qu’on obtient un bon résultat, avec l’esprit d’équipe et un thème qu’on aime.

3) Quel a été votre moment le plus marquant de ce voyage d’étude ?

L’un de mes moments les plus marquants a été est celui dans le musée d’Auschwitz I. Dans la pièce où sont conservés les cheveux des victimes. J’ai eu un moment d’absence où plus rien autour de moi n’était important, même pas les paroles d’un de mes camarades qui me disait d’avancer. J’avais toute ma concentration sur ces cheveux et j’imaginais ces pauvres personnes qui se faisaient couper les cheveux pour avoir le crâne rasé.

4) A qui avez-vous parlé en premier de ce que vous avez vécu ? Que pouvez-vous dire de cet échange ?

La première personne à qui j’ai parlé de tout cela est mon arrière grand-mère, avant son décès… Elle a tout oublié le lendemain comme à chaque fois, mais sa réaction a été la plus belle chose que j’ai vécue durant ce travail. Elle a connu la Seconde Guerre mondiale et quand je lui ai dit mon projet, elle m’a fait un de ses plus beaux sourires. J’ai senti qu’elle était ravie que des jeunes s’occupent de faire passer cette mémoire qui disparaît de jours en jours.
Je croix même que c’est la dernière chose qui l’a fait sourire avant qu’elle parte.

5) Vous attendiez-vous à ce que vous avez vu et perçu,vécu ? Quelles ont été vos impressions, sensations ?

Je m’étais beaucoup préparée pour ce voyage. En effet, je suis une personne très sensible mais j’avais besoin de le faire car c’est une partie de l’histoire qui est super importante, mais que malheureusement beaucoup de jeunes oublient ou même ignorent. Je ne pouvais pas et ne voulais pas faire partie de ceux-là. Mais c’est beaucoup plus impressionnant en réalité. Quand on nous parle de ces camps, on se dit que c’est pas possible, de telles horreurs ne pouvaient pas être commises… Je sais qu’au fond de moi j’y croyais, car on nous mentait pas, mais c’était inimaginable pour moi. Jusqu’à ce que je sois sur les lieux.


6) Comment concevez-vous votre rôle de "passeur de mémoire ", auprès de votre famille, de vos amis, de vos camarades au sein de l'établissement ou en dehors ?

Je ne sais pas encore. Je parle autour de moi.

7) Comment comprenez-vous l'intitulé du projet : "Auschwitz de l'intérieur " ?

L’intitulé du projet me fait penser au fait de regarder plus loin qu’un simple nom. Cela veut aussi dire que ce n’est pas seulement du camp lui-même qu’on veut parler, mais aussi de ce qu’on ressent aujourd’hui après l’expérience de s’y être rendu.


Lilou MENNERAY (1S5)